Montmagny et l’action militaire

L'organisation militaire s'est structuré dès l'installation des premiers colons français sur notre territoire. La milice seigneuriale a fait place au bataillon de milice volontaire au début du XIXe siècle puis à un régiment organisé vers 1860.

LE RÉGIMENT DE MONTMAGNY (1863-1955)

En 1863, Étienne-Paschal Taché propose des modifications à la structure militaire du Canada. En 1869, les deux bataillons du comté de l’Islet disparaissent et font place au 61e Régiment de Montmagny et L’Islet qui établit son siège social à Montmagny. Le premier commandant est  Joseph-Octave Beaubien, médecin de Saint-Thomas.  Une série de réorganisations militaires amène des changements d’appellation : en 1902, le corps militaire devient le 61e régiment de Montmagny alors qu’à partir de 1921, l’unité sera désignée sous le nom de Régiment de Montmagny.

En 1910, le Cercle de l’arsenal du 61e Régiment de Montmagny-L’Islet achète l’ancienne résidence du docteur Beaubien, située aujourd’hui au 100, rue Saint-Jean-Baptiste Est (Maison Rousseau), pour l’utiliser comme manège militaire. En 1915, le ministère de la Défense nationale cède la propriété de l’ancien manège militaire en échange d’un terrain situé rue du Dépôt (aujourd’hui rue de la Gare) pour y ériger un nouveau manège destiné à l’entraînement des réservistes du Régiment de Montmagny. Pendant les travaux de construction du nouvel arsenal militaire, le régiment  tient ses exercices d’entraînement dans un bâtiment qui deviendra plus tard un hôtel (Manoir des érables) et une résidence privée.  Le Régiment de Montmagny est démantelé en 1955.

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE ET LES USINES DE GUERRE

Durant la première guerre mondiale, Montmagny participe à l’effort de guerre. Plusieurs jeunes hommes sont recrutés et envoyés au front en Europe pour appuyer les forces britanniques.

Le lieutenant-colonel Fraser, du régiment de Montmagny, devient le responsable du recrutement de militaires dans les comtés de Montmagny et de l’Islet.

Un  Magnymontois, Paul Caron, refusant de combattre sous les drapeaux britanniques, s’enrôle dans l’armée française (Légion Étrangère).  Entre 1914 et 1917, il raconte dans les pages du journal Le Peuple et celles du Devoir son expérience de combattant en Europe. Il est tué sur le champs de bataille en 1917*.

Sur le plan matériel, les Usines Générales de Chars et de Machineries agricoles de Montmagny agrandissent leurs bâtiments et engagent plus de 1000 personnes pour procéder à la fabrication d’obus.

*Pour plus d’informations, consulter le site web suivant :  http://id.erudit.org/iderudit/1003041ar

LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE ET LE CAMP MILITAIRE DE MONTMAGNY

Dès la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne à l’Allemagne, le Canada emboîte le pas. Aussitôt, de nombreux jeunes hommes de Montmagny, souvent en quête d’aventure, s’engagent à titre de volontaires pour aller combattre en Europe.

Un Magnymontois, le lieutenant-colonel Joseph-Paul-Émile Bernatchez est nommé commandant du Royal 22e Régiment en 1941.

Près d’un an après le début de la seconde guerre mondiale, le ministère de la Défense canadienne annonce l’établissement d’un camp d’entraînement militaire à Montmagny. Les travaux d’infrastructure et de construction débutent le 12 août 1940 et sont complétés six semaines plus tard.

Plus de 30 bâtiments composent le camp militaire. Dès son ouverture, le camp  54 est dirigé par le commandant du régiment de Montmagny, le lieutenant-colonel Joseph-Pierre-Joachim Gaudreau, originaire de Montmagny.  À chaque mois, environ 500 recrues amorcent leur entraînement militaire à Montmagny pour ensuite poursuivre leur formation à Valcartier. Le camp local est fermé en 1946, après la fin du conflit mondial.

La majorité des combattants originaires de la région de Montmagny reviendront au pays mais plusieurs seront blessés ou tués. Le 18 mai 1945, le journal Le Courrier de Montmagny recense la liste des 106 militaires démobilisés  revenus  à Montmagny et présente les 15 victimes magnymontoises tombées au champ d’honneur.

  • 24 avril 2024