Les Usines Générales de Chars et de Machinerie Limitée au service de l’armée impériale Britannique

Pendant la Première guerre mondiale, la compagnie magnymontoise Les Usines générales de chars et de machineries limitée obtient un volumineux et lucratif contrat du gouvernement fédéral afin de fabriquer des coquilles d’obus destinées à l'armée impériale Britannique. Durant, cette période, jusqu’à 1 200 travailleurs trouveront un emploi bien rémunéré dans cette usine qui devint l’une des plus modernes au Canada. « Une armée d’hommes derrière les hommes derrière les canons, pour la grande cause des Alliés! »

La compagnie Les Usines générales de chars et de machineries limitée est incorporée en 1912 avec un capital autorisé de un million de dollars. Cette compagnie est née du mariage entre la Compagnie manufacturière de Montmagny Limitée et de la Compagnie Chs-A. Paquet Limitée de Québec.

Ces deux compagnies ont été fondées la même année, soit en 1896. La première, propriété d’Arthur-Napoléon Normand, fabriquait des moteurs à vapeur, de la machinerie agricole, des moulins à scie et des outils à travailler le bois. La seconde, propriété de Charles-Abraham Paquet et de son frère Joseph-Henri, faisait la conception et la fabrication sur demande, de machineries à usages spécifiques.

En 1909, à la suite de l’adoption de la  « Loi sur les bons chemins » du gouvernement Gouin, les deux hommes d’affaires mettent leurs compétences et leurs intérêts en commun afin de concevoir, de fabriquer et de mettre en marché une gamme d’outils et de machineries vouée à l’entretien des routes. Ainsi, le premier rouleau à vapeur à être fabriqué en Amérique du nord l’a été à Montmagny. En 1911, Les Usines générales de chars et de machineries limitée connait une progression fulgurante qui nécessite un agrandissement et une amélioration de ses installations de Montmagny.

À la déclaration de la Première guerre mondiale, en 1914, l’usine est identifiée pour son potentiel à pouvoir faire la fabrication de coquilles d’obus destinée à l’Armée impériale Britannique. En 1915, la compagnie Les Usines générales de chars et de machineries limitée reçoit la commande pour la fabrication de 25 000 coquilles d’obus de 18 livres et de 6 pouces. Elle consacrera l’entièreté de sa production à cette commande pendant toute la durée de la Première guerre mondiale, soit jusqu’en 1918. Ce lucratif et volumineux contrat emploie jusqu’à 1 200 personnes. Une véritable mine d’or pour l’économie magnymontoise. On dit de l’usine à cette période, qu’elle est l’une des plus importantes, des mieux construites et des plus modernes au Canada. On se targue également que ses équipes d’ingénieurs, de dessinateurs et de mécaniciens peuvent répondre à n’importe quelle demande de travaux en acier, cuivre et fer.

Le bureau des directeurs de la compagnie Les Usines générales de chars et de machineries limitée est alors composé de :

  • L’honorable David-Omer L’Espérance, sénateur ; président
  • Charles-Abraham Paquet ; vice-président et directeur général
  • Ernest Roy; conseiller légal
  • Lieutenant-Colonel A. Chaveau
  • Docteur S. Gaudreau
  • Arthur-Napoléon Normand; conseiller technique
  • Joseph-Henri Paquet; secrétaire général et trésorier

Ces années prospères étant passées, la compagnie prend le nom de Machinerie agricole nationale Limitée et revient à sa production initiale de machineries agricoles et de voirie. Elle se démarque alors par ses innovations technologiques. Malgré un marché en plein expansion la concurrence est féroce. En 1922, la Banque Nationale retire le prêt d’un million de dollars consenti pour les améliorations immobilières apportées en 1915. La Machinerie agricole nationale Limitée ne réussit pas à trouver les liquidités nécessaires et elle est forcée à déclarer faillite.

 

L'iconographie et les textes présentés dans cette exposition, sont tirés d’un album produit par la compagnie en 1917. Don de M. Pierre Paquet, fils de Charles-Abraham Paquet, ce précieux document est conservé au centre d'histoire de la Société d’histoire de Montmagny.